Un roman français : le romancier, chroniqueur de son temps ?








"C'est l'époque qui parle à travers moi", Roger Planchon




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LE SYNOPSIS : une histoire dés-enchantée ?



La jeunesse, l'amour et la poésie à l'épreuve du roman


Quelle(s) réussite(s) pour demain ?



Propositions de synopsis à partir du 14 février 2012


tempoe@hotmail.com



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PASTICHES* et MELANGES


http://tempoestyle.blogspot.com


* pastiche (de l'italien: «pasticcio», pâté, d'où «mélange») : un pastiche est une œuvre littéraire ou artistique dans laquelle l’auteur a imité le style d’un maître, soit pour s’approprier des qualités empruntées, soit par exercice de style ou dans une intention parodique.



Le roman et ses personnages : visions de l'homme et du monde (EAF)


Etapes préliminaires : l'étude de romans français du XIXème siècle.


1. Le pastiche d'un début de roman (ou incipit).


2. Le pastiche d'un chapitre initiatique extrait du Père Goriot de Balzac : le dialogue entre Rastignac et Madame de Beauséant.


3. L'autoportrait du poète : composition de poèmes, d'une anthologie et de sa préface.

Illusions perdues de Balzac, 1839

PREMIER PARTIE : LES DEUX POETES

Le portrait du "poète" Lucien de Rubempré


à suivre


4. Le pastiche du synopsis d'un "topique balzacien"* de la continuité romanesque et de "l'illusion fictionnelle" du XIXème siècle : Illusions perdues de Balzac, 1839

[imitation de la dynamique de construction alternative : illusions/désillusions à la faveur des rencontres et des tentations]


5. Propositions d'un synopsis "générationnel" à partir du 14 février 2012 :

tempoe@hotmail.com


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I - Un synopsis chronologique ou "en étoile"* ?


"Abstraction faite de la richesse de leur contenu, j'admire moins, comme réalisations au sens de Cézanne -- et ceci pour des raisons d'ouvrier -- les livres qui prolifèrent et rayonnent en liberté autour d'un thème central que les grands récits romanesques strictement réglés par la chronologie."

en lisant, en écrivant, Julien Gracq

* "en échange de toutes les souples commodités que donnent les ouvrages composés en étoile, il est une arme, une des plus prestigieuses de l'arsenal romanesque, dont ils se privent : la pression cumulative que vient exercer sur les dernières scènes d'un roman (la mort de Madame Bovary par exemple) la série engrangée et sans rupture des épisodes qui les précèdent",

en lisant, en écrivant, Julien Gracq




"Il semble bien que, des quatre grands du roman français, Stendhal, Balzac, Flaubert et Proust, c'est Balzac aujourd'hui qui fait figure de délaissé par la critique", Julien Gracq, En lisant en écrivant (p.21)



II - Continuité ou discontinuité romanesque ?


du "topique balzacien" au nouveau roman...


Roland Barthes, Littérature et réalité : "l'illusion référentielle"


Barthes, Les Nouveaux chemins de la connaissance, sous la direction de Raphaël Enthoven :

ANTIMODERNISME (69) : entretien radiophonique avec Antoine Compagon, sur France-Culture (janvier 2010)


"Même le roman de Proust, quand il en fait l'éloge, dans cette tierce forme, comme il dit, ce n'est ni un roman ni un essai, mais quelque chose qui tient du roman et de l'essai. C'est donc un peu l'idéal vers lequel il voudrait aller." (A.C.)


"Mais le fragment interdit très largement le roman" (A.C.)


"Mais c'est aussi le même Barthes qui faisait l'éloge de la textualité, de la fragmentation et qui, le soir, quand il rentrait chez lui, avant de s'endormir, lisait Monte Christo. Il avait donc, bien entendu, ce goût pour la narration et pour le roman." (A.C.)


A.C. : Il faut ajouter que cette écriture est fragmentaire... Ce qui est essentiel dans le haïku, c'est cette notion de fragment, vers laquelle Roland Barthes va de plus en plus. Toute son écriture est fragmentaire à partir de Roland Barthes par Roland Barthes, qui marque l'avènement du dernier Barthes. On découvre dans ce recueil autobiographique, recueil de fragments, les amorces de tout ce qu'il fera dans les années qui suivront. Barthes a trouvé dans les fragments le moyen de casser l'emphase, la discursivité, ce qu'il appelle le nappé...


R.E. : Le nappé, il en parle à propos des fiches cuisine de ELLE... dans Mythologies.


A.C. : ... casser la dialectique, casser tout ce mouvement qui fait du discours un élément d'autorité.


R.E. : Alors c'est magnifique, très bien. Le fragment c'est utile pour casser. Mais, en même temps, est-ce que cet amour du fragment, cette fragmentation de son style, cette dilection de Barthes pour le discontinu, ne le privent pas, n'expliqueraient pas l'incapacité qu'il reconnaît lui-même à produire le roman dont il ne cesse de penser à la préparation ? Vous le citez. Le dernier cours de Barthes : "Hélas, en ce qui me concerne, dit-il, il n'en est pas question, je ne puis sortir aucune oeuvre de mon chapeau, et de toute évidence sûrement pas ce roman dont j'ai voulu analyser la préparation." Est-ce que Barthes ne paie pas trop chair cette volonté de casser, cet attachement au fragment, cette fragmentation qui lui interdit la continuité figurative et narrative du romanesque ?


A.C. : Vous avez raison. Dans ce cours sur La Préparation du roman, il y a un très long moment sur la forme qui peut être celle de ce roman. Etant donné que Barthes est dans le refus du continu, il lui devient très difficile d'imaginer un roman qui serait autre chose qu'un album. Même le roman de Proust, quand il en fait l'éloge, dans cette tierce forme, comme il dit, ce n'est ni un roman ni un essai, mais quelque chose qui tient à la fois du roman et de l'essai. C'est donc un peu l'idéal vers lequel il voudrait aller. Il est obligé de reconnaître que le roman de Proust est un roman "nappé". Il n'y a pas plus nappé, il n'y a pas plus continu que le roman de Proust.


Barthes, Les Nouveaux chemins de la connaissance, sous la direction de Raphaël Enthoven :

ANTIMODERNISME (69) : entretien radiophonique avec Antoine Compagnon, sur France-Culture (janvier 2010)



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Un exemple de construction romanesque : un "roman français" du XIXème siècle


Un roman "feuilleton" mélodramatique ?


Le Synopsis de :

Illusions perdues de Balzac, 1839

DEUXIEME PARTIE : UN GRAND HOMME DE PROVINCE A PARIS


[4. Le pastiche du synopsis d'un "topique balzacien"* de la continuité romanesque et de "l'illusion fictionnelle" du XIXème siècle : imitation de la dynamique de construction alternative : illusions/désillusions à la faveur des rencontres et des tentations d'un des "grands récits romanesques strictement réglés par la chronologie"]


Quelle(s) réussite(s) pour demain ?


«C’est la contradiction qui donne la vie en littérature»

Claude Vignon, un personnage de romancier dans Illusions perdues de Balzac




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LE TITRE : Illusions perdues [transposer]


La première phrase : [transposer]

« Ni Lucien, ni Mme de Bargeton, ni Gentil, ni Albertine, la femme de chambre, ne parlèrent jamais des événements de ce voyage; mais il est à croire que la présence continuelle des gens le rendit fort maussade pour un amoureux qui s'attendait à tous les plaisirs d'un enlèvement… »


1. L'arrivée du héros à Paris : un romancier et un poète [l’incipit]

2. La trahison réciproque [l'élément perturbateur]

3. La séparation [la rupture]

4. La lettre de reproches [une lettre]

5.Première démarche du héros auprès d’un libraire*

*éditeur au XIXème siècle


6. D
euxième échec auprès d’un libraire [répétition et variations]

7. La rencontre du héros avec un journaliste

« Ce jeune homme est le premier avec lequel le poète d’Angoulême put échanger quelques paroles »

« Lucien ne savait pas encore… » [prolepse]

8. Le héros mène une existence laborieuse.

9. La rencontre initiatique : Daniel d’Arthez à la bibliothèque Sainte-Geneviève.

Lecture par Lucien de son roman à son nouvel ami : « La lecture dura sept heures ».
D’Arthez donne des conseils à Lucien.

[pause argumentative et descriptive : une mise en abyme du travail de l’écrivain]


10. Présentation du héros au «Cénacle» qui finit par l’adopter. Mais … [suspense]


11. Décision du héros de devenir journaliste malgré « la profonde horreur » de ses amis pour le monde corrompu de la presse parisienne

[retournement de situation ?]

12. Une nouvelle rencontre initiatique : un journaliste, chez Flicoteaux

Lucien lui lit son manuscrit des "Marguerites".

Il décourage Lucien : il ne réussira pas avec la poésie : les « élégants rossignols » restent dans les tiroirs des libraires.

[pause argumentative et descriptive : l’initiation au « monde littéraire »*]

*valeurs contrapuntiques à celles du "Cénacle" : "C'est la contradiction qui donne la vie en littérature"...



13. Présentation du héros à un libraire qui accepte de lire son recueil de poèmes.

[force ré-équilibrante ?]

14. Rencontre d'un journaliste qui vient de publier son premier roman [scène]

[pause descriptive et argumentative : le pouvoir de la presse]


15. Coup de foudre du héros pour une danseuse au Théâtre


16. Consécration du héros qui écrit son premier article au cours d'un dîner

[dialogue initiatique sur le pouvoir de la presse]

Lucien écrit son premier article sur le spectacle qu’il vient de voir : il est acclamé par les autres journalistes qui reconnaissent son esprit et son talent : « tu es né journaliste » *

« Pendant que Lucien écrivait cette page qui fit révolution dans le journalisme par la révélation d’une manière neuve et originale », Lousteau écrivait un article moqueur sur le rival de Lucien auprès de Madame de Bargeton intitulé « L’Ex-Beau », pour le venger de l’abandon de sa protectrice. Sixte du Châtelet, le rival de Lucien auprès de « la reine d’Angoulême », y est surnommé « le héron » et Madame de Bargeton, « l’os de seiche ». ]

[ la vengeance : les journalistes se soutiennent*]

* "J'ai longtemps pris ma plume pour une épée", Sartre


17. Tentation et corruption : [débat intérieur du héros]

« Une voix lui disait que, si Daniel avait aimé Coralie, il ne l’aurait pas acceptée avec Camusot ».


18. Mot de félicitation de Daniel d’Arthez pour son article : [division]

Mais Lucien y sent un certaine réserve... « Etait-il donc un étranger pour le Cénacle ? »

Il se rend chez son ami où il retrouve plusieurs membres du Cénacle qui critiquent son entrée dans le journalisme. Daniel d’Arthez essaie de défendre Lucien. Ce dernier leur explique qu’il peut garder ses convictions « tout en travaillant à un journal ».

Ses amis ne sont pas d’accord : ils désapprouvent aussi sa liaison avec Coralie.

[dialogue initiatique sur la corruption]


19. « Admission de Lucien dans le corps redoutable des journalistes »

« Ainsi, monsieur est des nôtres ? »

[dialogue initiatique sur le pouvoir de la presse]


20. Le jeune couple s’endette…

21. LE DILEMME : l'amour ou l'amitié ? (Coralie/ d'Arthez ?)

CONSPIRATIONS - CABALES - CHANTAGE - – TRAHISON – DUEL


19. L'éditeur rend au héros son manuscrit : il refuse de le publier.

Son ami journaliste, Lousteau fait remarquer à Lucien qu’il ne l’a même pas lu grâce au statagème des scellés : «Lucien aperçut l’encre et la ficelle dans un état de conjonction parfaite". Lucien pâlit « de colère et de rage ».


20. LA DOUBLE TRAHISON

Lousteau propose à Lucien de se venger : il rédigera un article non signé sur le livre de Nathan qui paraîtra dans le journal libéral de Vernou. Lucien proteste parce qu’il admire le livre de Nathan : « Mais que peut-on dire contre ce livre ? il est beau, s’écria Lucien. ». Lousteau l’aide à trouver ses arguments : il développe une critique selon une esthétique « classique » de l’œuvre romantique de Nathan… puis le héros devra rédiger une 2ème article sur les conseils de Blondet pour défendre le même livre suivant une esthétique « romantique » afin de ne pas se faire un ennemi du romancier, puis un 3ème article qui rendra hommage à celui de Blondet…

21. LA CHUTE : la double conspiration

[la « prétendue trahison du poète », l’imprudence de Lucien devenu la « bête noire » de tous les journalistes, (le sonnet du Chardon),

22. L'article sur le livre de D’Arthez

23. Le duel

24. La signature d’un faux au nom de son ami David d'enfance qui provoquera la faillite de l’imprimeur d'Angoulême

les 50 articles dus à Finot, (l’article mensonger sur le chancelier),

25.La mort de Coralie

26. Le retour à Angoulême...




La dernière phrase : [transposer]

«Bérénice se sauva sans que Lucien pût savoir par où elle avait passé ; car, il faut le dire à sa louange, cet argent lui brûlait les mains et il voulait le rendre ; mais il fut forcé de le garder comme un dernier stigmate de la vie parisienne.»


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TROISIEME PARTIE : LES SOUFFRANCES DE L'INVENTEUR


Suite et fin des aventures de Lucien de Rubempré dans Splendeurs et misères des courtisanes

“One of the greatest tragedies of my life is the death of Lucien de Rubempre. It is a grief from which I have never been able completely to rid myself. It haunts me in my moments of pleasure. I remember it when I laugh.”

Oscar Wilde


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Lecture pour le 15 février 2012